2/17/2011

Une ancienne de l’Université d’Ottawa partage son expérience personnelle de l’Holocauste

Il y a soixante-dix ans, Truda Rosenberg, alors âgée de 19 ans, entreprend sa première année universitaire à Lwòw, sa ville natale de Pologne. Elle est fiancée à un homme qu’elle a rencontré au cours de son emploi à temps partiel.

Au mois de juin 1941, les nazis arrivent. À partir de ce moment, la jeune femme commence à lutter simplement pour survivre.

Aujourd’hui, Dr Rosenberg est une psychologue réputée et une figure de proue au sein de la communauté juive. Le 28 février, cette ancienne de l’Université d’Ottawa célébrera la traduction de ses mémoires sur la période de la guerre, qui viennent tout juste de paraître en français.

Dans son livre intitulé Sans masque, Dr Rosenberg décrit les horreurs qu’elle a vécues pendant l’Holocauste et les moyens qu’elle a pris pour survivre. Elle a notamment utilisé une série de fausses identités pour cacher ses origines juives, ce qui n’a pas empêché les nazis de la mettre à bord d’un train en direction de Belzec, camp de la mort où 500 000 Juifs ont été massacrés. Truda Rosenberg a aussi été emprisonnée dans un camp de travail et vendue comme esclave à un officier allemand. Tous les membres de sa famille immédiate ont péri. C’est la « profonde conviction selon laquelle tout le monde a le droit et le devoir de veiller à la survie de son esprit, de son corps et de son âme » qui lui a permis de surmonter toutes ces épreuves.

Même si pour la plupart d’entre nous, ses expériences semblent impossibles à comprendre, Dr Rosenberg rappelle qu’elle ne fut qu’une victime parmi tant d’autres Juifs ayant souffert les pires outrances aux mains des nazis. Elle écrit : « à aucun moment, ni dans le passé, ni maintenant, je n’ai qualifié mes expériences d’uniques. Leur existence est un fait et je les présente ici comme le témoignage d’un témoin direct, une version de ce que beaucoup d’entre nous ont connu sur une base quotidienne. »

Dr Rosenberg livre un précieux témoignage sur l’adversité et la cruauté humaine que des millions de Juifs ont endurées pendant la Deuxième Guerre mondiale. Son histoire dépeint la résistance de l’esprit humain ainsi que notre capacité de nous adapter aux pires circonstances. Son récit de la guerre pousse le lecteur à réfléchir aux gestes de bonté et de cruauté commis des deux côtés et à faire face à notre humanité intrinsèque.

« La guerre oblige tout le monde à faire des compromis moraux, affirme Truda Rosenberg. Vous n’avez pas toujours le temps de soupeser les conséquences et souvent, vous devez agir pour ne pas mourir. Ce n’est que plus tard, si vous survivez, que vous avez l’occasion de réfléchir à vos gestes et, bien sûr, vous traînez un sentiment de culpabilité vis-à-vis des personnes que vous avez dû abandonner. La tristesse qui nous envahit lorsque nous songeons à ceux qui n’ont pas survécu est compensée seulement par les grandes réalisations accomplies, souvent en leur nom, par les survivants. »

Sans masque a été traduit de l’anglais original par Christine Klein-Lataud et publié par les Presses de l’Université d’Ottawa.

Le lancement de Sans masque aura lieu le lundi 28 février 2011 au pavillon Desmarais, salle 12102. Pour obtenir plus d’information, ou pour faire une réservation, visitez le site : http://www.sciencessociales.uottawa.ca/rsvp/fra/

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